mardi 21 août 2007

Laayoune, ville côtière.


Laayoune est comme une île en plein océan. Après plusieurs heures de paysages complètement désertiques, les façades en terre cuite orangée de la cité du désert apparaissent tel un mirage. Fondée lors de sa colonisation espagnole pour exploiter la richesse de l’océan, Laayoune double sa taille et sa population dans les années 80, après les grands travaux initiés par la visite du roi Hassan II. Cette grande cité de la pêche possède une architecture complètement marginale lorsque, comme les caravaniers, on vient de traverser verticalement tout le pays. C’est un mélange un peu hasardeux entre constructions modernes et expérimentations artisanales ; un melting pot de cultures, révélateurs de la population cosmopolite de cette région. Les Sahraouis constituent une large part de la population, mais pour la première fois, on y rencontre aussi des africains venant du Mali, du Bénin, de Mauritanie et autres vagues migratoires.
Notre arrivée dans Laayoune fut fortement médiatisée. Télévision, radios et journalistes divers nous ont suivi de l’entrée de la ville dans un cortège haut en couleurs jusqu’au centre de la jeunesse et des sports de la cité. Encore un peu abasourdis par une telle cohorte et un tel accueil, les caravaniers se sont littéralement retrouvés propulsé à l’intérieur du centre, pour se voir offrir un banquet rafraîchissant.



Le confort offert par le logis flambant neuf mis à notre disposition a permis à chacun de profiter d’une douche chaude, de sanitaires irréprochables et surtout d’un lit par personnes ! Un luxe qui en déstabilisera même certains téméraires…
Après le repas, la veillée libre a permis le repos de certains, et la fête pour d’autres. Pour la Croix Rouge toutefois, pas de répit. Embarqués dès la fin du repas par le responsable local du Croissant Rouge pour une soirée chez l’une de ses volontaires, les quatre caravaniers de la CRF ont eu droit à une orgie gustative de gâteaux, pâtisseries et thé à la menthe pour une bonne partie de la nuit.

Le lendemain matin, les caravaniers n’ont eu qu’à se glisser dans le bus pour bénéficier d’une visite des richesses locales en commençant par la plus importante de tout, l’eau. L’usine de dessalement, visite commentée, fut l’occasion pour nos missionnaires de la paix de goûter l’efficacité dans un verre d’eau. La suite, ce fut la visite du port ironiquement appelé « La Playa » ; l’occasion de voir partir un des nombreux tankers remplis de sable vers les îles Canaries. La troisième et dernière visite de la matinée, ce fut le seul et unique oasis de Laayoune aperçu sous un soleil de plomb et une chaleur torride.

Prêts à 9h, les 15 jeunes du Croissant Rouge marocain de Laayoune ont été une fois de plus très attentifs à la formation. Lentement énoncée dans une petite pièce de leur local, nous l’avons mise en pratique sur la grande place ensoleillé qui accueillera les activités de la caravane en fin de journée. Les élèves d´un jour du DIH s´en donnent à cœur joie dans le rôle du tireur isolé, des soldats ou des humanitaires, souhaitant tour à tour libérer leur énergie et leur curiosité. Puis le jeu s’arrête et nous remarquons que plus nous descendons sur notre itinéraire, plus les questions de débriefing sont pertinentes et proches de la réalité quotidienne. Alors que toute la journée nous n´y n’avons pas vu un chat. Vers 18h30, la place s’est emplie d´une population nombreuse et variée qui a participé de façon inégale aux activités. Les différentes équipes ont remarqué en effet que les barrières de la langue limitaient l´efficacité de leurs animations. Les nombreux militaires ont ainsi rechignés à jouer au Raid-Cross. La soirée sur la place s’est clôturée par le fameux théâtre-forum de Midi-Py dans une ambiance attentive et réactive. Nous nous sommes dirigés vers le centre pour un festin supplémentaire.
Après les activités, nous rentrons tous au local de la JS dans lequel nous nous apprêtons à passer nôtre dernière soirée. Il est déjà environ 22h lorsque nous arrivons, les directives sont : « tout de suite a table » … On ne se fait pas prier ! Apres ce bon repas, la soirée est loin d’être finie puisque l’on nous propose d’écouter de la musique orientale, à disposition 1 chanteur et 1 musicien. Bon moment de convivialité, les marocains et les caravaniers dansent ensemble au rythme de la musique.
Il doit être 00h00-01h00 lorsque les festivités se terminent.
Et tout le monde retourne vaquer à ses occupations. Pour certains, il est l’heure de dormir, pour d’autres l’heure est au rangement, pour d’autres : débriefing et pour d’autres c’est l’heure d’aller faire un tour en ville.
Lendemain matin : nouveaux adieux, on se rapproche de la frontière mauritanienne … mais ce n’est pas encore pour tout de suite.
Il nous faut faire escale à Dakhla. Nous sommes hébergés dans des petites maisonnettes avec le confort de base : des lits !


Ensuite c’est l’heure d’aller voir le Wallyh qui nous a conviés. Rencontre chaleureuse qui a lieu dans la maison personnelle du secrétaire générale de la Préfecture. Y sont aussi présent des parlementaires qui félicitent le projet caravane de la paix. Jean – Amand reçoit encore des cadeaux !
Après nous être empiffrés de pâtisseries, nous sommes invités au restaurant (4 étoiles) Sahara Regency par le Député. Nous rentrons dormir dans nos maisonnettes et concluons ainsi une journée plutôt tranquille.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Bonjour, je pense reconnaître notre fille Yasmina en premier plan sur cette photo.
Nous suivons avec grand interêt et tendresse votre caravane, d'autant plus que nous avons depuis peu de grands amis tambourinaires burundais qui ont participé à un festival dans notre ville en juillet, et dans notre paroisse protestante ( eh oui, il y a des protestants en Espagne!) nous avons un service d'entraide ( sans prosélitisme) pour immigrés , et nous connaissons plusieurs personnes extraordinaires du Sénégal et de Gambie. Nous espérons avec joie le retour et le récit de Yasmina au sujet de cette route tellement importante qui est un grand pas d'Humanité dans ce monde si merveilleux et tragique à la fois. Nathalie Reverdin,pasteure, Rubí
(Barcelone).